L’Argentine est sur le point de vivre un tournant historique dans sa politique économique et financière. Le 22 octobre, les Argentins se rendront aux urnes pour choisir entre une vision pro-Bitcoin et la dollarisation, ou la poursuite de la politique actuelle de la banque centrale et la mise en œuvre des monnaies numériques de banque centrale (CBDC).
Le monde entier a les yeux rivés sur l’Argentine, un pays qui suscite de nombreuses inquiétudes, en particulier dans le secteur de la finance traditionnelle. L’élection présidentielle à venir pourrait bien voir l’arrivée au pouvoir d’un candidat anti-banque centrale, rompant radicalement avec les politiques antérieures.
Javier Milei est actuellement le favori des sondages. Il est un fervent défenseur du Bitcoin et promet d’abolir la banque centrale argentine, deux positions qui inquiètent sans doute les banquiers centraux du monde entier.
À l’opposé, Sergio Massa, l’actuel ministre de l’Économie, représente la vieille garde politique. Beaucoup le tiennent pour responsable de la situation économique actuelle de l’Argentine.
L’inflation galopante, qui a atteint, 124% en septembre, le taux le plus élevé depuis 1991, est une préoccupation majeure pour les citoyens argentins. Pour tenter de juguler cette inflation, la banque centrale argentine a relevé son taux directeur à 118%.
Face à cette situation, comment les citoyens peuvent-ils s’en sortir ? Massa, malgré les critiques, estime que sans lui, la situation aurait été bien pire. Il a la lourde tâche de convaincre les électeurs qu’il est capable de redresser le pays. Sa proposition de mettre en place une CBDC pourrait également diviser l’électorat.
Au-delà de l’élection, le futur président devra affronter le Fonds monétaire international (FMI). L’Argentine reste le plus grand pays débiteur du FMI, lui devant encore 44 milliards de dollars sur un prêt de 57 milliards accordé en 2018.
La Chine est intervenue pour aider au dernier paiement. Milei, avec sa position radicale contre la banque centrale et sa préférence pour le Bitcoin, pourrait avoir des relations tendues avec le FMI.
Il est à noter que si les Argentins avaient investi dans le Bitcoin ces dernières années plutôt que de garder leurs pesos à la banque, ils n’auraient pas subi une dévaluation aussi drastique de leur patrimoine.
Bien que certains considèrent Milei comme un candidat aux opinions parfois excentriques, sa position contre le FMI et en faveur du Bitcoin pourrait lui valoir la victoire lors de cette élection présidentielle.
En somme, l’Argentine est à un carrefour. Les choix faits lors de cette élection auront des répercussions non seulement sur l’économie du pays, mais aussi sur la perception mondiale des cryptomonnaies et de leur rôle dans les économies nationales.
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